« Et ce fut l’été… » Il y a près d’un demi-siècle, Rob De Nijs, qui nous a récemment quittés, entrait dans l’histoire de la variété avec cette chanson évoquant un amour d’été torride. Il avait 16 ans, elle en avait 28. Suspendus aux saisons (de la vie) par notre cycle de cinq ans, nous entrons nous aussi dans l’été, où l’amour brûle avec toute son intensité. Il dévore comme il guérit, il cherche comme il trouve, et chante comme il se tait. Ah, que serions-nous sans l’amour ? Et une fois qu’on y a goûté, n’en voulons-nous pas tout simplement encore et encore ?
Je l’avoue d’emblée : je suis gourmande et généreuse en amour ; de l’amour à profusion pour mon mari et mes enfants, ma famille et mes amis. Pourtant, même ces êtres chers savent que, depuis une vingtaine d’années, une partie de mon cœur appartient à un géant splendide et toujours surprenant. Sa peau est terracotta, son cœur est d’or. Il a la vingtaine, moi quelques années de plus. Un amant pour chaque saison, mon Concertgebouw de Bruges.
Mais je partage volontiers cet amant avec nombre d’entre vous, qui avez eu le coup de foudre pour notre maison ou au contraire avez appris à l’aimer au fil du temps. Il est vrai que, sans notre public, la musique résonne dans le néant, et on danse dans le vide. « Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous », fredonnait jadis la chanteuse française Barbara en hommage à son public. Alors moi aussi – tout comme les 70 membres permanents de notre équipe et plus de 300 collaboratrices et collaborateurs ponctuels travaillant dans la lumière comme dans l’ombre, je tiens à vous témoigner ici toute mon affection. Que votre amour passe par l’estomac au Concertgebouwcafé, qu’il soit éveillé par un circuit de visite de notre irrésistible bâtiment ou par notre magnifique programme : sachez qu’il est réciproque. Nous vous aimons, nous aussi, et c’est sans nul doute également le cas des milliers d’artistes qui chaque saison dardent sur vous leurs flèches passionnées.
Que votre amour pour la culture soit généreux cette année, comme l’évoque la poésie de Herman de Coninck. Vous ne juriez que par la grandeur, laissez-vous séduire par un tête-à-tête avec la musique de chambre. Vous avez un partenaire de danse attitré, abandonnez-vous à une aventure avec un chef d’orchestre. Dites « Oui, je le veux » à une expo, mais ne traînez pas, car ces images ne resteront pas sur nos murs indéfiniment. Et si le choix reste trop difficile pour vous dans notre grand « marché de l’amour », nous veillerons à ce que vous trouviez le stand qui vous convient parmi toute cette diversité. Dans nos publications, sur notre site web, sur nos réseaux sociaux, mais également – et de préférence ! – en direct, notre équipe se fera un plaisir de jouer les entremetteurs. Aucun Lac (d’amour) ne pourra vous séparer de notre programme.
Le véritable amour et les relations saines doivent être à double sens, telle est la promesse que l’on fait à tout engagement que l’on prend. C’est le cas de notre Amitié avec nombre d’entre vous, qui consiste autant à donner (musique, informations, rencontres) qu’à recevoir (remerciements, retours, confiance, lien). The Keys veillent à l’entretien de nos pianos et permettent à de jeunes talents de se produire sur nos scènes ; nous leur donnons en retour l’occasion de rencontrer des personnes partageant les mêmes valeurs ou de visiter des expositions surprenantes. On dirait même parfois que notre bâtiment abrite un échangeur : partenaires et parties prenantes y font arrêt pour ensuite emprunter une autre voie, à la rencontre de nouvelles idées et perspectives. Ou à l’inverse, c’est nous qui y puisons une inspiration nouvelle et de nouveaux contacts, qui nous donnent des ailes – pour sillonner la ville, le pays, le monde !
C’est sans retenue que nous voulons donner et recevoir cet amour en toutes doses et teintes. De notre cœur terracotta vers le vôtre et inversement, toute une saison durant. Encore et encore.
L’amour mérite des paroles de sagesse – merci à Barbara, Leonard Nolens, Herman de Coninck et aux Beatles.